25/06/07
Des arnaqueurs proposent des chiens déjà casés. Des annonces bidon sur Internet mettent en vente des chiens qui appartiennent déjà à quelqu'un. Pour cela, les arnaqueurs piratent des photos de toutous
«Je n'en croyais pas mes yeux. Mon bouledogue français était à côté de moi dans mon bureau lorsque j'ai reçu un e-mail le 7 juin dernier avec sa photo, lorsqu'il avait huit mois, en me disant que ce chien était à vendre!» Pierrette Overney a failli se faire arnaquer. Pas de bol pour les filous, le chien qu'ils proposaient était Kyo, une femelle bouledogue française, âgée de quatre ans, que Pierrette avait acheté chez Luis Martins, éleveur à Middes (FR).
Le procédé est simple. Les arnaqueurs mettent des petites annonces sur des sites Internet prévus à cet effet. Ils y proposent des chiens de toutes races à des prix attractifs (350 euros pour un bouledogue français avec pedigree alors qu'un tel chien vaut entre 2500 et 3200 francs). Ensuite, lorsque le client se fait piéger, ils lui envoient un e-mail de confirmation avec une photo attendrissante, piratée sur des sites Internet d'éleveurs. En demandant de payer une avance par virement postal. «La destination de l'argent est systématiquement le Bénin, en Afrique. Ensuite les frais annexes se multiplient, ils vont même jusqu'à faire payer des soi-disant droits de douane supplémentaires ou des puces à 250 euros alors qu'elles coûtent 70 francs en Suisse», explique Luis Martins.
Un gazon trop vert pour l'Afrique
Avec Pierrette, ils ont commencé à démasquer cette vaste supercherie il y a six mois. «Je les trouvais bizarres, ces photos de chiens, censés provenir du Cameroun, mais qui posaient sur du gazon très vert ou à côté de géraniums!»
Lorsque Pierrette la photo de sa chienne Kyo piratée depuis le site de Luis, l'arnaque devient évidente. «Pour rassurer les gens, ils proposent même des chiens de Belgique ou de Suisse, mais les adresses et les numéros de téléphones sont faux», met en garde Pierrette. Elle a d'ailleurs placé des alertes sur plusieurs sites en précisant que ces annonces sont des arnaques. «J'ai déjà reçu une vingtaine de courriers de gens qui se sont fait avoir, dont une vieille dame de Genève qui a déboursé près de 2000 francs.»
Si certaines victimes ont contacté la justice suisse, cette dernière ne peut pas agir car tout le trafic se fait depuis l'étranger avec des adresses e-mail aléatoires. Un juge d'instruction fribourgeois a d'ailleurs conseillé une dame qui avait été piégée par un e-mail français d'alerter les autorités judiciaires françaises.
source Le Matin Online